Le Chicot du Canada : un arbre d’ombrage aux multiples noms
Le Chicot du Canada (Gymnocladus dioica syn. Gymnocladus canadensis), également connu sous les noms de Bonduc, Gros févier, arbre à café du Kentucky, arbre au bois de cerf, arbre aux ossements ou encore gymnocladier dioïque, est un arbre originaire d’Amérique du Nord. Il est spécifiquement présent dans le sud de l’Ontario et du Kentucky, où il a été l’arbre de l’État pendant un certain temps. Sa rusticité est excellente, pouvant supporter des températures allant jusqu’à -25°C à -30°C, mais sa croissance est plutôt lente.
Son tronc est robuste, avec de grandes branches et un port ouvert. Son écorce brun foncé est très rugueuse et s’exfolie par plaques. Son bois, assez dur et lourd, possède un cœur rosâtre et a été longtemps utilisé pour sa facilité à être travaillé.
Aujourd’hui, le Chicot du Canada est principalement planté comme arbre d’ornement, offrant de l’ombre. Il est apprécié pour ses très grandes feuilles, pouvant atteindre jusqu’à 90 cm de long et 50 cm de large. Ces feuilles sont bipennées, longuement pétiolées, pubescentes et de couleur vert grisâtre au revers. Au débourrement, elles affichent une couleur rose sur le dessus, devenant ensuite vert vif, avant de virer au jaune clair à l’automne. Lorsque les feuilles tombent, les pétioles demeurent encore un peu avant de chuter également, donnant ainsi l’impression que l’arbre a perdu ses rameaux, tel un arbre mort, d’où son nom vulgaire de « chicot ».
En juin, les arbres femelles produisent des grappes de fleurs blanc verdâtre, qui sont plus longues que celles des arbres mâles.
Par la suite, des fruits se forment. Il s’agit de gousses oblongues, aplaties et épaisses, mesurant de 15 à 25 cm de long. Ces fruits arrivent à maturité en octobre et persistent tout l’hiver. Ils contiennent des graines qui, une fois torréfiées, ont été utilisées comme succédané de café par les premiers colons du Kentucky.
Sol et exposition idéals pour le Chicot du Canada
Gymnocladus dioica se cultive au soleil et s’adapte à tout type de terrain, même calcaire. Il préfère un sol frais et profond, ni trop sec, ni trop humide.
Date de semis, de bouturage et de plantation du Chicot du Canada
La multiplication du Chicot du Canada peut se faire par semis des grosses graines. Cependant, ces graines nécessitent une scarification préalable pour faciliter leur germination, qui est peu aisée en raison de l’enveloppe épaisse qui les recouvre. Les semis se font à l’automne sous châssis froid.
Il est également possible de réaliser des boutures de racine.
Quant à la plantation, elle peut être effectuée en automne ou au printemps.
Conseils d’entretien et de culture du Gymnocladus dioica
Lorsqu’il est jeune, le Gymnocladus dioica a besoin d’arrosages en été si la sécheresse s’installe. Il est également recommandé de supprimer les rameaux morts ou mal orientés en fin d’été, afin d’aérer la ramure.
Maladies, ravageurs et parasites du Chicot du Canada
Le Gymnocladus dioica n’est pas sensible aux maladies ni aux attaques de ravageurs. Il supporte même la pollution urbaine.
Emplacement et association favorable du Gymnocladus dioica
Le Gymnocladus dioica est un arbre qui se cultive de préférence en isolé dans un grand jardin. Il offre une ombre agréable. Cependant, il convient de l’éloigner un peu des bâtiments, car il fait de nombreux rejets sur la souche et drageonne abondamment.
Espèces et variétés conseillées de Gymnocladus pour planter au jardin
Le genre Gymnocladus compte seulement 2 espèces. Outre le Chicot du Canada (Gymnocladus dioica syn. Gymnocladus canadensis), il existe l’arbre à savon (Gymnocladus chinensis), originaire de Chine centrale. Les folioles de cet arbre sont plus petites et pubescentes sur les 2 faces. Il produit des fleurs mauve pourpré apparaissant au printemps avant les feuilles. Les fruits de l’arbre à savon contiennent une substance grasse utilisée par les femmes pour se nettoyer le visage, d’où son nom…
(crédit photo1 : geneva_wirth – CC BY-NC 2.0 et photo 2 : Andrey Zharkikh – CC BY 2.0)