Des arbustes aux écorces colorées
A l’automne, la plantation des arbres et arbustes se concrétise : vous avez peut-être mûrement réfléchi votre projet et commandé ou acheté vos végétaux, mais si ce n’est pas le cas, songez à intégrer dans votre jardin, selon sa superficie, des arbres et arbustes dont l’écorce offrira un intérêt ornemental durant l’hiver, au côté des quelques feuillages colorés, lorsque les fleurs se feront plus rares.
Des arbustes aux écorces colorées
Parmi les arbres et arbustes qui offrent des écorces colorées particulièrement éclatantes, le plus emblématique est sans doute le cornouiller blanc à bois rouge (Cornus alba ‘Baton Rouge’) qui forme un arbuste buissonnant aussi large que haut, avec des rameaux denses d’un rouge franc. D’autres espèces de cornouiller sanguin comme Cornus sanguinea ‘Winter Flame’ ou ‘Mid Winter Fire’ ont une écorce orange flamboyant tandis que le cornouiller osier (Cornus stolonifera) ne peut passer inaperçu avec ses rameaux vert acide presque jaune fluo. Le choix est vaste parmi les cornouillers !
Quelques cerisiers à fleurs méritent une attention certaine, comme le cerisier du Tibet (Prunus serrula) dont l’écorce brun acajou très brillant s’exfolie en lanières blanc grisâtre donnant un aspect zébré décoratif, ou le cerisier de Mandchourie (Prunus maackii) qui arbore une écorce jaune orangé brillant qui se détache également en fines lanières.
Le bouleau de l’Himalaya (Betula utilis), à défaut, d’être coloré, se distingue par une écorce blanche qui permet de l’identifier immédiatement : il apporte au jardin de la clarté, soit dans un massif arbustif, taillé en cépée pour se fondre avec d’autres sujets, soit avec d’autres arbres pour créer du volume.
Des arbustes aux écorces jaspées
Les érables aussi sont riches en écorces originales dites « peau de serpent » qui se caractérisent par des stries blanches sur un bois coloré qui peut être vert orangé pour l’érable du père David (Acer davidii ‘Viper’), brun rouge pour l’érable capillaire (Acer capillipes), rose pour ce cultivar de l’érable de Pennsylvanie (Acer pennsylvanicum ‘Erythrocladum’), jaune d’or pour l’érable japonais Acer rufinerve ‘Winter gold’ ou encore uniformément rouge corail sans stries pour un autre érable japonais Acer palmatum Sangokaku. Attention, en dehors du premier, ces dernières espèces demandent plus d’attention pour leur culture et sont plus délicates à entretenir.
Des arbustes aux écorces non lisses
Le bouleau verruqueux ou bouleau blanc (Betula pendula syn. Betula verrucosa) a une écorce dont l’intérêt se révèle avec le temps : en vieillissant, elle devient blanche et s’exfolie en se craquelant puis des lenticelles y apparaissent la rendant rugueuse, argentée et toute en aspérités. Le bouleau à papier (Betula papyrifera) a la particularité d’avoir son écorce blanche fine comme du papier qui se détache par bandes horizontales.
Le chêne liège (Quercus suber), pour les jardins de Corse et du pourtour méditerranéen, se remarque par son écorce grise, irrégulièrement et profondément crevassée, formant le liège.
L’arbre à kapok (Ceiba pentandra) pourrait être évoqué avec son curieux tronc épineux mais s’agissant d’un arbre tropical, il aura du mal à pousser sous nos latitudes sauf peut-être sur la côte d’Azur.
Des arbustes aux rameaux tortueux
Associer des écorces décoratives à des formes tortueuses peut contribuer à briser la mélancolie que peut parfois inspirer un jardin en hiver. Parmi les plus connus, le saule tortueux (Salix matsudana ‘Tortuosa’) aux rameaux contournés, torsadés, vert olive, ou orangé rouge (Salix x erythroflexuosa).
Le noisetier tortueux (Corylus avellana ‘Contorta’) fait également partie des classiques avec ses branches tortueuses. Pour changer un peu, une variété tortueuse à feuillage pourpre existe (Corylus avellana ‘Red majestic’).
Le Robinia pseudoacacia ‘Twisty Baby’ a des branches sinueuses ainsi que des feuilles un peu enroulées, ce qui lui donne une apparence hors norme, d’autant qu’il s’agit d’une forme naine, issue de Robinia pseudoacacia tortuosa, faux acacia tortueux plus « classique ».
Peut-être n’auriez-vous pas osé planter un citronnier épineux (Poncirus trifoliata ‘Flying dragon’) pensant que sa faible rusticité le réservait aux jardins de Corse et de la côte d’Azur, mais il est très rustique (-20°C) et, outre ses longues épines, il se développe avec des rameaux tortueux. Malheureusement, hormis le zeste râpé, ses fruits sont trop acides pour être consommés…