Comment savoir si un arbre est mort ?
L’automne reste la saison idéale pour planter arbres et arbustes alors si vous souhaitez réaménager un espace du jardin pour remplacer un sujet mort, l’arrivée du mois de novembre doit vous mettre en alerte. Bien souvent, le remplacement d’un arbuste sans vie fait l’objet d’atermoiements parce que « on ne sait jamais, peut-être qu’il va repartir ? »… Alors, comment savoir de façon certaine qu’un arbre est définitivement mort ?
La perte des feuilles
Si l’été a été sec et chaud, il est fréquent que les jeunes arbres ou arbustes aient alors souffert d’un stress hydrique et qu’ils aient perdu leurs feuilles de façon prématurée, dès le courant de l’été, ce qui souvent fait craindre le pire au jardinier.
A une autre saison, au printemps, il peut arriver que vous surveilliez l’arrivée des premières feuilles de vos arbres : plutôt que de vous en remettre à leur nature qui prévoit une feuillaison tardive, vous imaginez qu’ils sont morts. Or certains végétaux font leurs feuilles très tardivement par rapport à la majorité de leurs congénères, c’est le cas notamment du frêne commun (Fraxinus excelsior) ou du catalpa (Catalpa bignonioide) par exemple.
La chute des feuilles ne peut donc pas suffire à indiquer la perte d’un arbre ou arbuste.
L’absence de bourgeons
Un arbre vivant est pourvu de bourgeons, signe que la vie continue et qu’il se prépare, à plus ou moins longue échéance, au débourrement, c’est-à-dire à l’éclosion des bourgeons végétatifs et floraux. Une plante ligneuse dotée de bourgeons se veut en pleine forme.
Cependant, les bourgeons de certains végétaux peuvent être délicats à repérer sans compter que ces organes végétatifs ne sont pas nécessairement présents en automne, aussi la question de la vigueur de l’arbre peut se poser.
Pour vérifier la vitalité de l’arbuste, prenez une tige et appliquez-lui une flexion : si elle casse de façon nette, sèchement, vous pouvez probablement dire adieu à votre arbre ; si elle ploie souplement, de la sève circule dans votre arbuste, il vit.
Le grattage de l’écorce
L’ultime test, permettant de vérifier de façon certaine l’état d’un végétal ligneux, consiste à gratter légèrement, sur une toute petite surface, la fine écorce d’un rameau, avec un ongle ou, à défaut, la lame d’un couteau. Sous l’écorce apparait le cambium, la fine couche qui se trouve entre l’écorce et le bois de l’arbre, et selon sa couleur, le verdict est immédiat : s’il est vert et humide, l’arbuste est en vie (totalement ou partiellement), s’il est brun et sec, malheureusement, l’arbre est mort.
Que faire d’un arbuste ou d’un arbre mort ?
Dans le cas où vous devez faire le deuil de votre arbuste ou arbre, la suite va dépendre du sujet et de son histoire.
S’il s’agit d’un arbuste planté récemment, vérifiez s’il bénéficiait d’une garantie du pépiniériste ou de la jardinerie. Dans l’affirmative, munissez-vous de la facture et reprenez contact avec le vendeur qui vous le remplacera certainement selon les modalités prévues lors de l’achat.
En l’absence de garantie parce que l’arbuste vous avait été offert ou que vous l’aviez récupéré chez des amis, sa plantation est certainement récente, alors mieux vaut l’arracher et le remplacer par une nouvelle plantation de votre choix. Il ira rejoindre le compost après un passage dans le broyeur à végétaux.
Dans le cas où c’est un arbre ancien qui meurt, plusieurs solutions s’offrent à vous, sauf s’il menace de tomber auquel cas, vous n’avez pas d’autre choix que de le couper pour des raisons de sécurité. Cela ne vous contraint pas à dessoucher, sauf si l’arbre était atteint de pourridié. En laissant la souche qui peut être recouverte de lierre par exemple, vous allez permettre d’abriter et nourrir une grande variété de petits animaux (araignées, cloportes, crapauds, salamandres, petits rongeurs…) et de champignons. Esthétiquement, le couvert végétal et/ou les rejets de l’arbre ne tarderont pas à faire leur effet.
Avec un vaste jardin ou dans un parc, mieux vaut laisser les arbres en têtards ou trognes, offrant ainsi des lieux de nidification et d’habitat pour des oiseaux et des petits mammifères (écureuil, lérot…). En outre, les grands capricornes et autres insectes saproxylophages trouveront le bois qu’il leur faut pour pondre des larves qui contribueront à le décomposer avant qu’il ne finisse en humus. Rien n’empêche de planter du chèvrefeuille à son pied, du lierre, ou même des annuelles comme des pois de senteur ou des ipomées.
En revanche, mieux vaut débiter les branches pour éviter qu’elles ne chutent sur un promeneur : vous en ferez un tas de bois, qui peut être très décoratif selon où et comment vous le formez, et surtout il sera précieux pour la biodiversité puisqu’il représente un habitat attractif pour une faune variée (hérisson, amphibiens, orvet, musaraigne, abeille charpentière, etc.).