Le mûrier à papier : un arbre aux multiples usages
Le mûrier à papier, également connu sous le nom de mûrier de Chine ou mûrier d’Espagne, est un arbre originaire du sud-est asiatique, plus précisément de Chine. Depuis des siècles, cet arbre est utilisé pour la fabrication de textiles et de papier spongieux et cassant, utilisé notamment pour la calligraphie et la peinture à l’encre. Cependant, il ne faut pas le confondre avec le célèbre « papier de Chine ». En effet, lorsqu’il a été introduit en Europe au XVIIIème siècle, il s’est avéré que le papier produit par le mûrier à papier n’était pas celui tant recherché. Malgré cette confusion, cet arbre présente de nombreux atouts, bien qu’il ait été délaissé sur le plan ornemental.
Le mûrier à papier est un arbre relativement rustique, pouvant supporter des températures allant jusqu’à -12 à -15°C. Il est également résistant à la pollution urbaine, à la sécheresse et aux sols de qualité médiocre.
Cet arbre drageonnant présente des branches très étalées qui forment une cime arrondie s’étendant au fil des années. Son écorce, d’abord gris-vert à gris-jaune et lisse, devient gerçurée par plaques en vieillissant.
Les feuilles caduques du mûrier à papier sont singulières. Elles sont ovales-arrondies, puis acuminées, cordiformes à la base, et irrégulièrement mais finement dentées. Elles sont vertes et rugueuses sur le dessus, et grisâtres et pubescentes sur le revers. Elles sont souvent profondément divisées en lobes et peuvent atteindre jusqu’à 20 à 25 cm de longueur.
Cet arbre est dioïque, ce qui signifie qu’il porte des fleurs mâles et femelles sur des arbres séparés. En mai, il se couvre de chatons cylindriques et pendants chez les mâles, et de capitules dressés chez les femelles.
En automne, des fruits en syncarpes de 2 cm de diamètre, ressemblant à des mûres mais de couleur rouge orangé, se forment. Ces fruits sont comestibles, avec un goût sucré, mais ils sont surtout appréciés par les oiseaux.
Sol et exposition idéals pour le mûrier à papier
Le mûrier à papier se cultive de préférence en situation ensoleillée et chaude, dans tous types de sols bien drainés, même médiocres, pauvres, calcaires et secs. Il est préférable de l’abriter des vents froids, qu’il n’apprécie pas.
Date de semis, de bouturage et de plantation du mûrier à papier
Les graines stratifiées du mûrier à papier peuvent être semées en automne, en pot sous châssis froid.
Les boutures semi-ligneuses peuvent être réalisées en août, à l’étouffée. Les boutures de tiges ligneuses et de racines peuvent quant à elles être effectuées en automne, sous abri. Une alternative consiste également à diviser les rejets en automne ou au printemps.
La plantation du mûrier à papier peut être réalisée au printemps ou en automne.
Conseils d’entretien et de culture du mûrier à papier
Lorsque le mûrier à papier est jeune, il est préférable de le protéger des gelées, car il y est plus sensible. Par la suite, il résiste bien aux températures froides. En cas de dégâts causés par le gel, l’arbre repartira ensuite.
La taille du mûrier à papier consiste à supprimer les petites branches mal orientées et mortes, vers février-mars. Il convient de faire attention, car ces branches sont très cassantes et laissent s’écouler un latex blanc.
Si l’arbre drageonne trop, il est recommandé de couper régulièrement les rejets pour éviter une invasion.
Maladies, ravageurs et parasites du mûrier à papier
Le mûrier à papier peut être susceptible d’être atteint par le chancre et les taches foliaires.
Emplacement et associations favorables pour le mûrier à papier
Le mûrier à papier peut être cultivé en isolé pour profiter de sa stature majestueuse, qui offre une ombre dense appréciable en été. En ville, il peut également être utilisé comme arbre d’alignement. Dans les régions plus fraîches, il peut être intégré dans des massifs arbustifs pour son profil buissonnant.
Espèces et variétés conseillées de Broussonetia pour le jardin
Le genre Broussonetia compte seulement 2 espèces au total : le mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), également appelé mûrier de Chine, et le kozo (Broussonetia kazinoki), originaire d’Asie du sud-est (Chine, Corée, Japon, Taïwan). Le kozo est un arbuste buissonnant de 2 à 4 mètres de haut, à l’origine de l’hoshogami, un papier traditionnel du Japon fabriqué à partir de son écorce et de ses fibres.
(Crédit photo 1 : Shih-Shiuan Kao – CC BY-SA 2.0 et photo 2 : Kware Ji – CC BY 2.0)