L’arbre et son temps long : est-il un recours face à l’urgence ?
L’arbre est trop souvent mis à mal dans le monde avec la déforestation. Comme le rappelle Greenpeace : « le monde perd aujourd’hui une surface forestière équivalent à un terrain de football toutes les deux secondes ». Cela se passe en Amérique du Sud avec la forêt amazonienne grignotée par les terres agricoles et l’industrie minière mais également en Afrique où l’arbre est considéré comme un aliment du bétail, en Asie avec la disparition de la forêt pour planter des palmiers à huile de palme, et même en Europe avec les coupes rases de monocultures d’arbres, etc.
La revue Garden_Lab#13* sur le thème Des arbres & des hommes, ouvre ses pages à des femmes et des hommes qui sont tombés sous le « charme » des arbres qui constituent un véritable patrimoine dont il faut prendre soin avec des tailles douces, qu’il faut planter et replanter tout en observant leur développement quitte à se révéler un brin poète ou en quête d’émotion positive avec un peu de sylvothérapie ! Des paysagistes et des acteurs de terrain montrent que l’arbre est partie prenante indissociable des projets d’architecture ainsi que des aménagements agricoles avec les haies ou l’agroforesterie.
Les arbres, une des solutions pour la planète
Les arbres jouent un rôle majeur pour le climat puisqu’ils capturent le carbone et le stockent : ils contribuent donc à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais ce milieu forestier abrite aussi une biodiversité particulièrement riche essentielle à la vie sur Terre, menacée par nos activités humaines. D’ailleurs, la déforestation favorise l’apparition de zoonoses qui peuvent se transformer en épidémie ravageuses voire en pandémie.
Francis Hallé, botaniste et biologiste, spécialiste des arbres et des forêts tropicales, dispose d’une grande renommée acquise notamment autour de son projet de recréer une forêt primaire en Europe. Toutefois, il n’est pas seul, un autre militant de la replantation d’arbres partout, même en ville, montre la puissance des arbres quant à leur impact sur le climat : l’ingénieur forestier suisse, Ernst Zürcher, également chercheur en sciences du bois. Son approche qu’il évoque dans la revue, place la forêt comme un organisme aux relations multiples et complexes, connecté à l’ensemble du monde vivant, et en premier lieu aux êtres humains avec lesquels les arbres entretiennent des liens forts, offrent des bienfaits et peuvent se révéler sauveur de notre planète. Il évoque la forêt comme un monde à part, une « sylvosphère » protégée par ses lisières et sa canopée, dotée d’une forme d’intelligence forestière collective capable d’adaptation. Il faut lire ce spécialiste qui, comme d’autres, insiste sur l’importance de la forêt Amazonienne, cœur climatique de la Terre, qu’il faut cesser de détruire au plus vite.
* sortie en librairies, points de vente spécialisés et sur gardenfab.fr le 7 avril 2022 – 176 pages – 22,00 €