La mercuriale annuelle : une plante envahissante dans les jardins
La mercuriale annuelle (Mercurialis annua) est une plante herbacée annuelle considérée comme une « mauvaise herbe » dans les jardins. Originaire des régions tempérées d’Europe, d’Asie et d’Afrique septentrionale, elle peut rapidement envahir les sols fraichement retournés et les endroits cultivés. Elle est également présente dans les lieux incultes.
Malgré sa racine pivotante, la mercuriale annuelle est facile à arracher. Cependant, elle peut être une source de frustration pour les jardiniers.
Caractéristiques de la mercuriale annuelle
La mercuriale annuelle forme une petite touffe avec une tige dressée, herbacée, rameuse et quadrangulaire. Elle ne contient pas de latex. Ses feuilles sont glabres, molles, opposées, de couleur vert pâle et dentées. Elles ont une forme de losange et sont portées par un court pétiole. Lorsqu’on les froisse, elles dégagent une odeur nauséabonde et désagréable.
La floraison de la mercuriale annuelle, qui se produit entre mai et octobre, est de couleur jaune verdâtre. Cette plante est dioïque, ce qui signifie qu’elle possède des fleurs femelles et des fleurs mâles. Les fleurs femelles se développent à l’aisselle des feuilles, solitaires ou groupées par 2 ou 3, avec un court pédoncule voire inexistant. Les fleurs mâles forment de petits épis au sommet de la plante.
Les fleurs femelles, pollinisées par le vent ou par la projection des fleurs mâles, donnent naissance à des fruits sous forme de capsules contenant de petites graines. Ces graines sont hérissées de poils crochus qui leur permettent de s’accrocher à différents supports, tels que le pelage des animaux ou les vêtements, pour se disséminer plus facilement.
Les grains de pollen de la mercuriale annuelle peuvent être allergènes pour certaines personnes. Cependant, ils sont très appréciés par les abeilles, qui les récoltent sur les fleurs mâles pendant une longue période.
Origine et signification du nom de la mercuriale annuelle
Le nom scientifique de la mercuriale annuelle, Mercurialis annua, signifie « herbe de Mercure ». Ce dieu latin du commerce aurait découvert les vertus diurétiques et purgatives de cette plante, ce qui expliquerait son nom. On peut également penser que sa toxicité, due à sa teneur en hermidine, un principe purgatif amer, est semblable à celle causée par le mercure. La mercuriale annuelle est considérée comme légèrement toxique pour l’être humain et peut provoquer des empoisonnements chez les animaux, notamment les bovins.
Conditions de culture de la mercuriale annuelle
La mercuriale annuelle pousse dans les espaces ensoleillés ou mi-ombragés, tels que les jardins, les champs, les vignes et les lieux incultes. Elle préfère les sols chauds et indique la présence d’un sol riche en azote. Cette plante peut également s’adapter aux sols pierreux nitrophiles jusqu’à une altitude de 1800m.
Comment se débarrasser de la mercuriale annuelle
Pour éliminer la mercuriale annuelle, il est recommandé d’arracher les pieds dès que les jeunes plantules sont reconnaissables. Ces plantules ont des feuilles opposées de couleur vert clair à vert jaunâtre, avec de grands cotylédons présentant des nervures blanchâtres caractéristiques.
Une autre technique consiste à utiliser le faux-semis. Cette méthode permet de faire germer la mercuriale annuelle avant de réaliser les semis et les plantations, ce qui permet de l’éliminer au stade de plantules.
Confusion possible avec d’autres espèces
La mercuriale annuelle peut être confondue avec la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), une autre plante du même genre. Cependant, la mercuriale vivace est une plante vivace, non ramifiée, qui ne possède pas de feuilles en partie basse. Elle est également plus forestière et prend des reflets bleu métallique en séchant, ce qui a conduit les alchimistes à croire qu’elle pouvait transformer le mercure en or.
Conclusion
La mercuriale annuelle est une plante envahissante dans les jardins. Malgré sa facilité à être arrachée, elle peut causer des problèmes aux jardiniers. Il est donc important de prendre des mesures pour la contrôler et l’éliminer si nécessaire.
(Crédit photos : rubinjoni – CC BY-NC-ND 2.0)