Le palétuvier rouge : un arbuste tropical aux multiples noms
Le palétuvier rouge (Rhizophora mangle), également connu sous les noms de manglier chandelle, mangle rouge ou manglier noir, est un arbuste tropical présent dans les Caraïbes, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, dans le sud des États-Unis, sur la côte ouest de l’Afrique (du Sénégal à l’Angola) et dans le Pacifique (Polynésie, Fidji, Galapagos). Ce n’est pas un arbuste rustique, il nécessite une température minimale de 15°C.
Le palétuvier rouge est une espèce pionnière de la mangrove. C’est un arbuste halophyte facultatif, ce qui signifie qu’il peut pousser dans des milieux salins d’eau de mer, mais il peut également se développer dans des milieux non salés. Il est hydrophyte, ce qui lui permet de s’adapter aux milieux submergés grâce à ses racines aériennes nombreuses et ses racines échasses ramifiées, de couleur rougeâtre. Ces racines partent du tronc et s’enfoncent verticalement dans la vase de la mangrove pour s’y ancrer. Le nom scientifique Rhizophora vient du grec rhizo pour racine et phor signifiant qui porte. Les racines du palétuvier sont couvertes de lenticelles qui lui permettent de respirer dans un milieu saumâtre pauvre en oxygène.
Le tronc du palétuvier est penché chez les jeunes individus, puis devient colonnaire avec les années. Des branches se développent à l’extrémité du tronc, portant des bouquets de feuilles persistantes mesurant environ 15 cm de long. Ces feuilles sont lancéolées, coriaces, épaisses, luisantes et d’un vert vif.
Les fleurs du palétuvier rouge sont de petites fleurs jaunes qui apparaissent toute l’année, mais plus abondamment pendant la saison des pluies. Elles sont regroupées par 4 et sont très mellifères, permettant ainsi la production d’un miel spécifique des mangroves. Chaque fleur compte 4 sépales jaunes alternant avec 4 pétales blancs poilus, entourant environ 8 étamines centrales.
La reproduction du palétuvier est vivipare, ce qui est peu commun. Une fois fécondée, la graine commence à germer sur l’arbre et développe une longue racine verte avec un bout pointu, appelée propagule. Lorsqu’elle atteint une taille de 25 à 30 cm, elle se fixe dans la vase ou dérive pendant plusieurs mois jusqu’à trouver un sol propice à son enracinement.
Les caractéristiques du palétuvier rouge
- Famille : Rhizophoracées
- Type : arbuste persistant
- Origine : Caraïbes, Amérique centrale et du Sud, Afrique occidentale
- Couleur : fleurs jaunes
- Semis : oui
- Bouture : oui
- Plantation : toute l’année
- Floraison : toute l’année
- Hauteur : 1 à 8 m (jusqu’à 35 m dans certaines mangroves)
Les conditions idéales pour le palétuvier rouge
Le palétuvier rouge se développe dans les régions tropicales, principalement dans les zones de balance des marais et l’estran. Il pousse dans des milieux aquatiques salés et submergés, caractérisés par un sol pauvre en oxygène et vaseux. Il peut également être installé en bassin, bac ou aquarium marin pour servir de filtre naturel.
La plantation et la culture du palétuvier rouge
Le palétuvier rouge peut être semé à partir de graines, mais il est plus facile de le bouturer à partir d’une partie végétative. La plantation en aquarium peut être réalisée toute l’année.
L’entretien du palétuvier rouge
En aquarium, il est nécessaire de tailler régulièrement le palétuvier rouge pour éviter qu’il ne prenne trop de volume, à l’instar des bonsaïs. Les jeunes plantules sont généralement installées dans un bassin ou un bac d’eau salée (25g/l), dont la teneur en sel est progressivement réduite jusqu’à atteindre une absence totale de sel.
Les bienfaits écologiques du palétuvier rouge
Les racines en échasses du palétuvier rouge lui permettent de rester stable dans un sol mouvant et contribuent à la protection des côtes littorales contre l’érosion causée par les événements climatiques violents tels que les tempêtes, les cyclones et les vagues fortes. De plus, ces racines abritent une faune riche, qui vient y nidifier ou s’y reproduire, notamment des alevins de poissons, des mollusques, des crustacés, des éponges, des oiseaux et des petits mammifères tels que les mangoustes.
Les maladies et parasites du palétuvier rouge
En raison des aléas géo-climatiques de plus en plus virulents, la mangrove est soumise à de nombreuses pressions. Cependant, le palétuvier rouge est classé comme faiblement menacé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en raison de sa capacité à se reproduire facilement.
Les autres utilisations du palétuvier rouge
Le bois du palétuvier rouge a été utilisé comme bois de chauffage, tandis que son écorce était autrefois utilisée pour le tannage des peaux. En plus de produire du miel à partir des fleurs du palétuvier, cet arbuste n’est pas toxique et possède même des propriétés médicinales. La décoction de bois de palétuvier, riche en tanins, est réputée pour calmer divers maux tels que la fièvre, les maux de gorge, les brûlures et les inflammations.
Les espèces et variétés de Rhizophora
Le genre Rhizophora compte moins d’une dizaine d’espèces, mais le palétuvier rouge (Rhizophora mangle) est le plus répandu. Le palétuvier à arceaux (Rhizophora stylosa) lui ressemble beaucoup, mais ses racines forment de grands arceaux plutôt que de se ramifier au fond de l’eau. Rhizophora mucronata est une autre espèce de palétuvier, similaire au palétuvier rouge, qui pousse en bordure des océans Indien et Pacifique. Enfin, d’autres arbustes portent le nom de palétuvier, mais n’appartiennent pas au même genre botanique, tels que le palétuvier noir (Avicennia germinans), le manglier gris (Conocarpus erectus) et le manglier blanc (Laguncularia racemosa).