Les légumes qui demandent le moins d’eau en été au potager
Avec les étés de plus en plus secs, les épisodes de canicule et les restrictions d’arrosage imposées pour préserver la ressource en eau, les jardiniers s’interrogent sur les cultures potagères à semer et planter pour tenir compte de cette contrainte hydrique. Heureusement, il existe des légumes qui demandent moins d’arrosages que d’autres durant la saison estivale et qui se développent très bien : il est temps de les mettre en avant !
1 – Des bulbes condimentaires : ail, échalote et oignon
Certes, on ne fait pas de repas ou d’accompagnement de viande avec uniquement de l’ail, de l’échalote ou de l’oignon, mais ce sont des bulbes condimentaires indispensables pour cuisiner. S’ils apprécient un sol frais et drainé, ils sauront se satisfaire d’un compost bien décomposé plutôt que d’arrosages importants ou réguliers. A priori, ils savent s’en passer sans que leur récolte en pâtisse, en volume comme en qualité.
2 – Des légumineuses : fèves, lentilles, soja potager
Les lentilles, le soja, les fèves appartiennent à la grande famille des légumineuses qui ont la particularité d’être dotées de nodosités qui captent l’azote de l’air permettant de se passer d’engrais. Ce n’est pas tout, puisque la plupart de ces graines, enterrées suffisamment profondément, n’auront pas besoin d’être arrosées après le semis car elles bénéficieront de suffisamment de fraicheur pour germer. Le pois a lui besoin d’eau assez vite mais pas trop non plus, il se révèle plus capricieux. La frugalité en eau de la plupart des légumineuses se constate aussi dans leurs zones de culture plutôt sèches : Afrique, Amérique du Sud, Inde…
3 – Des racines : betterave rouge, panais, persil tubéreux, chervis
Les légumes racines poussent selon un cycle long au cours duquel ils accumulent des réserves dans leur racine souterraine. Et comme leur durée s’étend, ces plantes ont davantage de facilités à résister à des accidents climatiques ponctuels : ainsi, une sécheresse qui se prolonge freinera quelque peu leur développement mais sans réelle conséquence sur le développement de ces légumes racines. A ce jeu, la betterave remporte le match haut la main puisqu’une fois qu’elle a germé, elle saura se débrouiller seule, même sans eau. Le chervis affiche une robustesse impressionnante aussi, tout comme le persil tubéreux qui ne gagne rien à être arrosé, pas plus que le panais, une des racines les plus sobres du potager !
4 – Des tubercules : topinambour, hélianthis, oca du pérou, souchet comestible, poire de terre, pomme de terre vitelotte
Les tubercules forment des organes de réserve nutritivement riches mais peu gourmands, ce qui intéresse les jardiniers ! L’oca du Pérou pousse quelle que soit la météo, les topinambour et hélianthis se développent tellement qu’il semble parfois difficile de s’en débarrasser, le souchet comestible pousse sans rien demander, la poire de terre ne requiert pas d’arrosage même si elle saura en profiter si l’eau lui parvient. Quant à la pomme de terre Vitelotte, à la chair violette, il s’agit sans doute de celle qui se satisfera du moins d’eau puisqu’elle est tardive et profite de la chaleur moins intense de fin de saison.
5 – Des choux : marin, de Bruxelles
Le chou de Bruxelles fait partie également des cultures longues et tardives, lui laissant le temps de de développer lorsque les conditions sont les meilleures pour lui. Certes, la formation des pommes nécessite des arrosages mais comme elle démarre à l’automne, il est bien rare que la pluie ne soit pas de la partie. En outre, le butage nécessaire des pieds, recouvert d’un paillage, permet de limiter les arrosages en période estivale. Le crambe maritime (Crambe maritima) ou chou marin étant un chou sauvage vivace, il sait se conformer aux aléas climatiques et se satisfait d’arrosages modérés en période sèche.
6 – Des légumes feuilles : tétragone, chénopode Bon‑Henri, arroche
La tétragone cornue (Tetragonia tetragonioides) a l’avantage, par rapport à l’épinard auquel elle se rapproche beaucoup, d’être très résistante à la sécheresse. Cette sorte d’épinard d’été, tout comme l’arroche, gagnera de plus en plus à être cultivée en lieu et place de l’épinard, devenu trop exigeant en irrigation pour l’époque actuelle. Le chénopode bon-Henri au goût légèrement plus fort que l’épinard, le remplacera aussi parfaitement bien puisqu’il ne demande que des arrosages modérés, voire occasionnels en été.
7 – Des salades : romaine, pourpier
La laitue romaine, un peu oubliée, retrouve les étals des marchés de producteurs avec ses feuilles dressés, longues et croquantes, puisqu’elle affiche une robustesse la classant parmi les salades les moins gourmandes en eau, bien que des arrosages réguliers en été lui soient nécessaires. Le pourpier potager (Portulaca oleracea) qui pousse à l’état sauvage autour du bassin méditerranéen a l’immense avantage de bien résister aux fortes chaleurs, ce qui lui permet de se développer même en l’absence d’arrosages réguliers.
8 – Des légumes fleurs : artichaut
L’artichaut (Cynara scolymus), originaire d’Europe méridionale, de Turquie et notamment d’Italie, plutôt que de Bretagne où il a été implanté pour une culture intensive, a donc de quoi apprécier une exposition chaude et ensoleillée. Des arrosages réguliers mais sans excès durant l’été permettront de récolter de beaux capitules, mais cette plante vivace se débrouille fort bien au potager comme au jardin d’ornement.
9 – Des légumes tiges : asperge, rhubarbe
L’asperge (Asparagus officinalis) ne craint ni la sécheresse, ni le froid, et ses besoins en arrosage sont limités surtout en période de production – au printemps – où ils ne doivent pas être excessifs. Tout excès d’eau risque même d’entrainer la pourriture des griffes, alors, si vous avez suffisamment d’espace, installez une aspergeraie dans votre potager : elle y restera une dizaine d’années. La rhubarbe, cette drôle de plante vivace aux feuilles toxiques mais aux pétioles charnus utilisés pour des confitures ou des chutneys, demande peu d’arrosages hormis au moment de la plantation. Elle supporte tous les types de climats en exigeant cependant un apport annuel de fumier bien décomposé à son pied.
10 – Des légumes perpétuels : poireau, oignon rocambole
Le poireau perpétuel dont l’origine se situerait dans le bassin méditerranéen, offre une bonne résistance à la sécheresse, et livre sa saveur pour parfumer de nombreux plats, très facilement, quel que soit le moment, saison des poireaux ou non. L’oignon rocambole, qui ne tolère pas les excès d’humidité, supporte bien les épisodes de sécheresse estivale sans demander d’arrosage. Comme les oignons, bulbes condimentaires parents, il se montre très frugal en eau.
Parmi ces légumes sobres en eau, les habituels légumes d’été qui servent à préparer des salades, des ratatouilles ou des gazpacho, n’y figurent pas : tomates, aubergines, courgettes, concombres, poivrons font tous partie des plantes qui aiment le soleil…et les arrosages ! Difficile de les cultiver sans prévoir des arrosages réguliers. Toutefois, pour les limiter et les optimiser, amendez le sol avec un compost riche bien décomposé, déposez un paillis épais qui évitera l’évapotranspiration, et installez des protections contre le vent qui assèche les sols.